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Versement APL : pourquoi la CAF est-elle autant en retard ?

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Les 6 millions de Français percevant les APL (Aides personnalisées au logement) commencent à voir rouge. Depuis plusieurs mois désormais, la CAF (Caisse d'Allocations Familiales) témoigne de retards conséquents sur certains postes comme le versement mensuel des prestations, plaçant parfois en grande difficulté ses bénéficiaires.
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Des retards depuis 18 mois

Une accumulation d’ajournements et des délais d’attente très étendus (au minimum 1 mois avant d’obtenir un simple rendez-vous), voici ce à quoi sont confrontés depuis plus d’un an de nombreux allocataires irrités. Sont en particulier concernés ceux recevant les APL, l’AAH (Allocation aux adultes handicapées) ou le RSA (Revenu de Solidarité active). Ces blocages de traitement proviendraient de la réforme des aides familiales et au logement initiée début 2021, ainsi que d’un certain chemin de croix pour la mettre en œuvre. Par exemple, depuis cette refonte, l’APL est désormais calculée en fonction des revenus actuels du demandant, et non plus selon ceux perçus en N-2. Des changement qui ont entrainé des diminutions d’effectifs (2 100 suppressions de postes) et une succession d’anomalies informatiques persistantes.

Au micro de l’AFP, le directeur général de la CAF Nicolas Grivel a reconnu que cette évolution avait engendré « des retards importants » et que certaines démarches pouvaient s’opérer au ralenti. Un état de fait inquiétant pour certains bénéficiaires, et notamment les plus précaires, qui comptent sur ces coups de pouce de l’Etat pour parvenir à se loger et vivre convenablement.

La CAF met les bouchées doubles

Consciente de l’extrême gêne financière que peuvent occasionner de tels retards pour les bénéficiaires, la CAF a indiqué mettre les bouchées double pour corriger au plus vite ces dysfonctionnements. Pour exemple, certaines caisses ont fermé l’accueil du public un après-midi ou une journée par semaine afin de se montrer plus efficaces, et éviter d’amasser l’ouverture de nouveaux dossiers avant d’avoir pris en charge ceux en attente. « C’est plutôt en voie d’amélioration, a précisé Nicolas Grivel. Le délai moyen pour l’ensemble des prestations que gère la CAF, et notamment les APL, est de 17 jours et est en train d’être ramené à 16 jours. Nous donnons la priorité aux minima sociaux, comme le RSA et l’AAH, où la réponse est donnée en moins de 15 jours, a-t-il rajouté.

Pour faciliter les échanges, éviter le plus possible les déplacements physiques et rassurer les allocataires lésés, rendez-vous téléphoniques et en visio se sont multipliés entre agents et usagers. Des possibilités qui simplifient les démarches pour les plus connectés, mais les alourdissent pour les moins digitalisés. En effet, en France, 17 % des citoyens seraient atteints l’illectronisme. Un facteur qui peut se révéler aggravant, d’autant plus que la CAF se démontre désormais intraitable et a dynamisé ses contrôles pour lutter contre la fraude aux prestations sociales. A la moindre irrégularité au sein d’un dossier, les versements d’aides sont interrompues. Des erreurs qui émanent pourtant juste parfois de l’incapacité de certains publics fragiles à s’y repérer administrativement. « Les dossiers simples, pour lesquels nous avons toutes les pièces, sont traités rapidement » tandis que d’autres prennent plusieurs mois de retard car ils « demandent plus de temps, une analyse, des échanges, une interaction », explique Nicolas Grivel.

Une fois que la situation rentre dans l’ordre et qu’un dossier compliqué finit par être validé, les versements de prestations sont réalisés de façon rétroactive.

L’APL sera-t-elle revalorisée en fonction de l’inflation ?

Afin de faire face à la flambée généralisée des prix qui comprime le pouvoir d’achat des Français, le Gouvernement a annoncé récemment la revalorisation des pensions de retraite ou encore du RSA (Revenu de Solidarité active) pour les indexer sur l’inflation galopante. Les APL pourraient-elles être aussi concernées par ce procédé lors de leur progression annuelle au 1er octobre ? Il y a de très fortes chances, même si cela n’a pas encore été confirmé par les pouvoirs publics.

En effet, l’Insee anticipe pour le second trimestre 2022 un IRL (indice de référence des loyers) avoisinant les 3,7 %, en corrélation avec une inflation de 5,2 % pour le mois de mai et de 5,4 % pour juin. Cela signifie que les APL pourraient être revalorisées de cette même proportion début octobre.

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