Suppression de la taxe d’habitation : elle devrait finalement intervenir à la fin du quinquennat
Des modalités de suppression encore floues
Mesure phare du Président Macron et de son gouvernement, la suppression de la taxe d’habitation pour tous n’a de cesse d’être reculée. C’est désormais la fin du quinquennat, en 2022, qui a été évoquée la semaine passée par Gérald Darmanin comme date butoir, mais sans pour autant donner plus de précisions que cela aux contribuables français.
Déjà mentionnée en fin d’année 2018 par le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt, cette fin de mandat, en 2022 donc, semble cette fois-ci être la bonne date. D’abord annoncé pour 2020, puis 2021, l’exécutif ne s’avance plus beaucoup sur le sujet, pourtant au centre des préoccupations des Français.
Parmi les autres questions qui se posent encore, reste celle des 20 % de foyers les plus aisés. En effet, ceux-ci sont censés continuer à payer leur taxe d’habitation après 2020. Et pourtant, en fin de semaine dernière, Gérald Darmanin s’exprimait en indiquant que plus aucun foyer ne paierait cette taxe passé l’année 2022. Un revirement de position pour le ministre qui avait publiquement exprimé en janvier dernier son souhait de laisser la taxe d’habitation effective pour les plus gros revenus de l’hexagone. Le sort des contribuables les plus aisés semble donc encore être assez flou au sein même du Gouvernement.
Les contribuables continuent à se questionner
La suppression de la taxe d’habitation est passée en quelques mois de proposition phare de la campagne d’Emmanuel Macron, à un vrai casse-tête entraîné par la crise des gilets jaunes. Quelle ne fut pas la surprise, en effet, des classes les moins aisées, de voir que pour certains contribuables cette taxe d’habitation a finalement augmenté, alors qu’elle était censée diminuer d’une nouvelle tranche (30 %) pour 80 % de la population. Accusés par certains de vouloir une fois de plus privilégier les plus riches en supprimant la taxe pour tous, les membres du Gouvernement se sont retrouvés face à un vrai dilemme, entraînant une série de positions contraires de la part des ministres.
La situation aujourd’hui à peu près clarifiée par Gérald Darmanin laisse donc tout de même planer des doutes sur les modalités finales de cette suppression, qui n’interviendra d’ailleurs que sur les résidences principales (elle restera en vigueur pour les résidences secondaires).
Doutes que l’on retrouve également dans l’esprit des propriétaires de biens immobiliers qui se demandent ce qu’il finira par advenir de l’autre impôt local dont ils sont redevables : la taxe foncière. Les localités choisiront-elles de l’augmenter pour pallier au manque à gagner entraîné par la suppression de la taxe d’habitation ? Réponse dans quelques années.
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