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Interview du président Macron : où en est l’immobilier ?

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Lors de son interview accordée à BFMTV et Médiapart, le dimanche 15 avril, Emmanuel Macron a débattu pendant près de trois heures de thèmes divers et variés tels que la situation en Syrie, les mouvements sociaux, les mesures fiscales...
Cependant, l'immobilier a été peu, voir totalement absent de cet entretien. Une situation qui laisse les particuliers et les professionnels dans le flou. L''immobilier n'est-il pas une priorité ? Où en sont les réformes promises et amorcées ? On fait le point.
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Fiscalité française : le président et ses actions

Jean-Jacques Bourdin ainsi qu’Edwy Plenel ont interviewé le président de la République, Emmanuel Macron, dimanche 15 avril. Un entretien ponctué d’échanges vifs entre les divers partis que cela soit à propos des frappes en Syrie, de la loi asile-immigration ou encore concernant la fiscalité.
Nous revenons sur ce dernier point à travers les actions gouvernementales évoquées.

Réforme de l’ISF en faveur de l’économie

La volonté gouvernementale est de taxer uniquement les biens immobiliers possédés, grâce à la mise en place de l’impôt sur la fortune immobilière. L’ensemble des placements financiers (espèces, comptes courants, PEA-PME…) ainsi que des biens mobiliers (oeuvres d’arts, véhicules, meubles, joaillerie) en seront exclus, contrairement à la précédente taxe, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

« On l’a gardé quand l’argent est investi dans l’immobilier mais on l’a enlevé pour tout ce qui était investi dans l’économie. » a résumé Emmanuel Macron. Reste à savoir si les investisseurs réinjecteront ces fonds dans les entreprises françaises et non dans des IDE (investissement direct à l’étranger).

J’assume totalement les gestes fiscaux qui ont été fait sur l’impôt sur la fortune, lorsque l’argent est réinvesti dans l’économie […] il y a des règles qui sont fixées par la loi.

Le chef de l’Etat a évoqué la possibilité que les collectivités territoriales perçoivent directement l’IFI. Ainsi, les gains obtenus permettraient de pallier les effets de l’exonération de la taxe d’habitation. Mais rien n’a été décidé pour l’instant, cela fait partie « des hypothèses qui sont sur la table ».

Pas de nouvel impôt d’ici 2022

Comme lors de la globalité du débat, le président Emmanuel Macron a assumé les réformes et décisions prises par le gouvernement.impôts supplémentaires taxes Un soutien réaffirmé en ce qui concerne la réforme de l’ISF ainsi que la pression fiscale.
Cette dernière ne devrait pas augmenter durant tout le quinquennat, du moins c’est ce qu’a déclaré le président.

Une annonce qui fait écho à la suppression de la taxe d’habitation promise en tant que candidat et instaurée en début de mandat. En effet, afin d’être cohérent avec cette mesure, aucun nouvel impôt viendra compenser le manque à gagner induit par l’exonération de la taxe d’habitation.

Il n’y aura pas de création d’un nouvel impôt local, ni d’un impôt national, il n’y aura pas d’augmentation de la pression.

Exonération de la taxe d’habitation

La baisse progressive de cet « impôt injuste », jusqu’à sa suppression totale d’ici 2020, a été entérinée par la loi de finances 2018, promulguée au 1er janvier de cette année.
Dans les faits, 80 % des contribuables français bénéficieront d’une réduction de 30 % de cette taxe sur leur avis d’imposition en 2018.
En 2019, cette baisse sera de 65 % et ciblera toujours les personnes seules ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 27 000 €/an ou les couples sans enfant ayant un revenu de 43 000 €/an. In fine, l’exonération totale de la taxe d’habitation sera effective à l’horizon 2020.

Macron taxe habitationEmmanuel Macron a indiqué qu’en parallèle de cette mesure, il était nécessaire de « refondre en profondeur la fiscalité locale ».
Cela permettra de répartir entre les différentes collectivités territoriales l’impact de la suppression de la taxe d’habitation. Le chef de l’Etat compte instaurer un dialogue avec les organismes concernés afin de prendre les mesures adéquates, après concertation.

Des annonces concernant la construction ?

L’interview du président de la République n’a pas été l’occasion d’évoquer les réformes proposées dans le projet de loi ELAN. La situation de tension immobilière qui règne dans la plupart des grandes villes françaises et donc la construction de logements neufs n’ont également pas trouvé de réponse.

Macron construction immobilièrePour rappel, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard ainsi que son secrétaire d’Etat, Julien Denormandie ont présenté leur projet de loi ELAN, au début du mois. Le plan évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) vise à créer un choc d’offre en permettant de « construire plus, mieux et moins cher ».

La transformation de bureaux en logements afin d’augmenter le nombre d’habitat disponible en Île-de-France, la réforme du logement social ou encore la prorogation du dispositif Pinel n’ont pas été abordé.
Il aurait été intéressant d’entendre le chef de l’Etat commenter le rapport de la Cour des comptes pointant les dispositifs d’investissement locatif.
Emmanuel Macron n’a donc pas fourni de précision concernant un calendrier d’application ou d’objectif chiffré.

Au terme d’une interview rassemblant 3,8 millions de téléspectateurs et dépassant les 2h30, le président de la République a conclu en abordant les sujets de l’ambition européenne, des inégalités homme-femme.
Pour finir, le rendez-vous a été pris pour une deuxième interview l’année prochaine, toujours en compagnie des deux intervieweurs.

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