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Primaire de la gauche : Valls et Hamon qualifiés

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Le frondeur Benoît Hamon et l’ex premier ministre Manuel Valls : l’affiche du deuxième tour de la primaire de la gauche, organisé le 29 janvier prochain, est désormais connue. Avec 36,35% des voix, l’ancien ministre de l’Economie sociale et solidaire et de la consommation, a largement devancé dans les urnes l’ex chef du gouvernement qui a totalisé 31,11% des voix. Côté programme et personnalité, les deux adversaires politiques s’opposent sur l’essentiel.
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Avec un peu plus d’1,5 million de votants, le premier tour de la primaire de la gauche a moins mobilisé que le même scrutin en 2011. Le vainqueur incontestable de ce premier round est Benoît Hamon qui a su capitaliser 36,35% des voix et s’assurer un net avantage. Une position de force confortée par le troisième homme de cette élection, Arnaud Montebourg (environ 17% des voix) qui a appelé à voter Hamon au second tour. Vincent Peillon, quatrième “poids lourd” de ce tour n’a récolté qu’un modeste 6,85% des suffrages et n’a pas donné de consigne de vote. Manuel Valls ne peut compter que sur le maigre soutien de Sylvia Pinel (2%) qui a clairement appelé à se reporter sur son nom.

Le frondeur VS l’héritier

Les sympathisants de gauche ont choisi pour cette deuxième manche deux figures politiques aux divergences marquées. Emblématique de l’aile gauche du Parti Socialiste, Benoît Hamon, l’un des meneurs des frondeurs, veut abroger la loi Travail. Extrêmement critique vis-à-vis de la ligne économique impulsée par le gouvernement Hollande, il décide de le quitter en 2014.

Face à lui, Manuel Valls apparaît un peu lesté par l’héritage du quinquennat Hollande, et n’a pas d’autre choix que de défendre le bilan de ce mandat, puisqu’il a largement contribué à mener cette action politique, en tant que premier ministre entre mars 2014 et décembre 2016. Un gouvernement qui a utilisé à plusieurs reprises le 49.3 pour faire passer en force certaines mesures et introduit via ce mécanisme la Loi Travail, dont certaines dispositions comme l’inversion de la hiérarchie des normes, furent particulièrement impopulaires auprès de l’électorat de gauche.

Les propositions des deux candidats reflètent ces positions antinomiques. Quand l’un veut légaliser et cadrer la consommation de cannabis (Hamon), l’autre veut maintenir son interdiction. Quant à la mesure phare du programme de Benoît Hamon, la mise en place d’un revenu universel et inconditionnel pour tous de 750 euros mensuels, qui a largement alimenté les débats des candidats, Manuel Valls la juge “irréalisable”.

L’essentiel des propositions pour le logement

Défenseur “d’une révolution fiscale”, Benoît Hamon veut notamment réviser les bases fiscales de la taxe foncière et taxe d’habitation, rapportent nos confrères d’Explorimmo. Par rapport au Logement, il souhaite taxer plus durement la vacance et les systèmes de location temporaire tels qu’Air Bnb, maintenir les dispositifs dédiés à l’investissement locatif (Pinel…) mais les recentrer sur les zones les plus tendues du marché locatif. Il est également favorable à l’extension de l’encadrement des loyers à l’ensemble des villes métropolitaines.

Quant à Manuel Valls, il veut renforcer l’accompagnement pour la réhabilitation des logements anciens, instaurer davantage de stabilité fiscale, notamment au niveau des lois régissant l’investissement locatif. Favorable à l’encadrement des loyers, il ne veut pas néanmoins le généraliser à toutes les villes. Souhaitant maintenir le dispositif Pinel, il ne veut pas multiplier les aides fiscales dédiées au logement.

Sur les impôts, le logement et l’économie en général, voici les principales propositions des deux candidats qui se disputeront dimanche la première place :

Les propositions de Benoît Hamon et de Manuel Valls
Benoît Hamon
Manuel Valls
Logement maintien des dispositifs d’investissement locatif dans les zones tendues

plan d’investissement pour la rénovation énergétique

sanctions contre les communes ne respectant pas leurs obligations en matière de logement social

généralisation de l’encadrement des loyers

accompagnement fiscal à la réhabilitation des logements anciens

création nette de logements neufs

Impôts révolution fiscale et refonte de l’impôt sur le revenu avec la fusion CSG/Impôt sur le revenu

contrer l’optimisation fiscale des géants du net

création d’une taxe sur les robots intelligents

paiement des cotisations sociales pour les entreprises de l’uberisation

TVA différenciée pour les produits écologiques

taxer les “robots intelligents”

amplifier le crédit d’impôt recherche et le crédit d’impôt innovation pour les PME

lutter contre la fraude fiscale et instaurer plus de stabilité fiscale

défiscaliser les heures supplémentaires

poursuivre la baisse des prélèvements obligatoires

taxe des produits importés violant les règles sociales et environnementales françaises

taxe sur les multinationales du numérique

Economie abrogation de la loi travail

création d’un revenu universel d’existence de 750 euros

hausse du RSA

hausse du SMIC de 10%

CICE conditionné à plus d’obligations

limiter les rémunérations des grands patrons

instaurer un revenu minimum décent

création d’une provision de 15 milliards d’euros sur le quinquennat pour faire face aux “coups durs”

prêt à taux zéro pour les entrepreneurs financé par l’Etat

revalorisation de 10% des pensions retraite

poursuite de la baisse du déficit public

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