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126 communes menacées par l’érosion, bientôt interdites à la construction

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Afin d'anticiper la menace d'érosion sur les territoires côtiers, comme la Bretagne, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine, les acteurs locaux devront cartographier sur 30 et 100 ans les zones à risque sur leurs territoires et se plier aux interdictions de constructions relatives, et aux aménagements en vigueur.
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La responsabilité des mairies engagée

Face à l’urgence climatique et la montée en puissance de l’érosion, menaçant de nombreuses habitations et infrastructures urbaines sur les littoraux, l’État réagit. Par le biais de la loi Climat et Résilience, le gouvernement prévoit de nouveaux encadrements pour protéger les communes concernées. Montées des eaux, tempêtes violentes à répétition, selon les nouvelles dispositions en vigueur, les acteurs territoriaux ont leur rôle à jouer pour protéger et prévenir les populations des risques encourus par l’érosion croissante. Concrètement, des cartes devront être réalisées, cartographiant le risque sur 30 et 100 ans du recul du littoral.
Elles serviront de support, de véritables feuilles de route pour déterminer les aménagements à prévoir, dont l’interdiction de nouvelles constructions pour les territoires concernés. Selon la liste publiée au Journal officiel par le gouvernement, 126 communes seraient concernées par ces nouveaux aménagements de territoires des littoraux, la même devra être reprise tous les 9 ans, en fonction de l’avancée de la situation climatique.

Les territoires concernés

Loin des 126 communes pointées du doigt par les restrictions territoriales, elles seraient en réalité 864 touchées de plein fouet par la situation, suite à un relevé d’inondations depuis les zones côtières, et de tempêtes. Un état des lieux inquiétant, favorisant la montée du niveau de la mer qui pourrait impacter près de 1,5 million d’habitants implantés dans des zones inondables du littoral. Les territoires de l’Atlantique et de la Manche, comme la Bretagne, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine sont particulièrement en alerte.

Interdiction de nouvelles constructions

Les nouvelles constructions interdites pour cause d'érosion

Pour permettre aux 126 communes touchées par le risque d’érosion sur leurs côtes de faire face, l’État finance à 80 % le projet de réalisation des cartes. Un geste salué par le maire de Trégastel en Côte d’Armor, permettant selon lui d’anticiper et d’indiquer à la population les zones particulièrement sensibles. Parmi les communes citées dans le Journal officiel, celles qui n’auraient pas de « plan de prévention des risques littoraux », seront dans l’obligation d’établir cette cartographie sur l’évolution du trait de côte à 30 et 100 ans. L’objectif étant d’interdire d’engager de nouvelles constructions pour les territoires à risques sur les 30 prochaines années. En revanche, les extensions de bâtis existants, le développement d’infrastructures publiques et économiques dont l’accès à la mer est indispensable, profiteront d’une dérogation. Un laisser passer dont s’empare l’AFP, soulevant la question temporaire du projet, pour des villes qui pourraient engager d’importants travaux de réaménagement, probablement envahies prochainement par les eaux.

Et pour les zones à risque dans 100 ans ?

Dans leur cas, la douloureuse est adoucie. Les zones touchées par l’érosion dans 100 ans pourront continuer à construire sur le littoral. Toutefois, les zones constructibles à l’heure actuelle, pourront être soumises à démolition, le jour où la situation climatique l’impose. Afin d’encadrer l’aménagement du territoire dans ces secteurs à risque, les biens acquis comme les terrains, les locaux à titre commercial et les parcs publics, se verront délivrer un bail compris entre 12 et 99 ans. Ces baux spécifiques aux zones menacées par l’érosion, bénéficieront d’une clause de résiliation anticipée définie en fonction de la situation climatique. Des conditions qui restent floues, selon l’association nationale des élus du littoral, qui présage des litiges pouvant freiner le projet.

Des contraintes financières pointées du doigt

Aménagements spécifiques pour protéger le littoral de l’érosion, relogement des constructions menacées, entre contraintes urbaines et réalité économiques, les acteurs locaux s’interrogent sur la faisabilité des modalités imposées par le gouvernement. Qui financera le relogement des populations pour les habitations touchées ? Comment gérer la perte financière engendrée sur les biens menacés par l’érosion ? Autant de problématiques légitimes, soulevées par Vincent Bawedin, chargé de la gestion du trait de côte à la Communauté de communes des Grands Lacs, qui inclut la commune côtière de Biscarosse (Landes), dont le site Le Moniteur et BFM IMMO relayent les propos : « Les avancées qui découlent [de l’inscription sur la liste] en restent principalement au niveau du porté à connaissance du risque ».

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