Immobilier : le scandale des micro-logements
Les marchands de sommeil ont encore de beaux jours devant eux. Selon le ministère du Logement, plus de 23 000 ménages vivent dans des logements de moins de 9 mètres carrés, des locations interdites par la loi. La grande majorité de ces biens est située à Paris et en Ile-de-France, là où le marché immobilier local est le plus tendu.
Problème, ce type de location est formellement interdit. La loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) indique qu’une location doit “disposer au moins d’une pièce principale ayant soit une surface habitable au moins égale à 9 mètres carrés et une hauteur sous plafond au moins égale à 2,20 mètres, soit un volume habitable au moins égal à 20 mètres cubes”.
Des témoignages en cascade
Cette situation n’est pas nouvelle. La fondation Abbé-Pierre dénonçait déjà ces locations début juillet. De nombreuses personnes vivant dans ces taudis (il n’y a pas d’autre mot) ont, à l’époque, témoigné sur RMC de leur calvaire quotidien, où douche et plaque électrique sont mitoyens et les toilettes sur le palier. Et les locataires de payer des loyers, pas du tout représentatif de leur logement. Ainsi, une pièce de 6,8 m2 peut coûter plus de 350 euros par mois.
Le problème est que les locataires, souvent en situation précaire, ne peuvent pas partir, pour plusieurs raisons – salaires trop bas, dossiers refusés, etc… En conséquence, ils ne dénoncent pas non plus les propriétaires. Ces derniers ne déclarent pas la location, puisqu’elle serait hors-la-loi, et ne paient donc pas de charges non plus sur cette propriété. Le serpent n’a pas fini de se mordre la queue, au bénéfice de propriétaires véreux et malhonnêtes.